Tendances en matière de sinistres et risques émergents : assurances dommages – secteur de la fabrication

Des nouvelles technologies aux événements climatiques extrêmes, les fabricants font face à un paysage dynamique et en constante évolution. Dans le cadre de notre série annuelle de questions et réponses, Ray Larkey, spécialiste principal en souscription des assurances dommages chez Souveraine Assurance, nous livre ses réflexions sur les tendances en matière de sinistres et les risques émergents en 2023, ainsi que sur ce que les entreprises devraient surveiller en 2024. 

Quelles tendances en matière de sinistres et quels principaux risques avez-vous observés en 2023?

Certains des principaux risques de l’année précédente sont demeurés très présents en 2023, notamment l’inflation et les pénuries d’approvisionnement, de même que leurs répercussions sur l’augmentation des coûts de construction. Il est donc difficile de s’assurer que les valeurs des biens des fabricants sont actualisées en conséquence des coûts de remplacement actuels des bâtiments, des équipements et des stocks.  

Cependant, ce dont on se souvient principalement au Canada, ce sont surtout les incendies de forêt ravageurs dont nous avons tous été témoins dans tout le pays. En effet, 2023 aura été la pire année jamais enregistrée au chapitre des dommages découlant des incendies forestiers. Ce qui est encore plus alarmant, c’est l’ampleur encore plus vaste qu’ont prise ces incendies de forêt, qui se sont répercutés sur des collectivités de tout le pays, de même que les difficultés qui s’en sont suivies pour les populations. Les événements liés aux changements climatiques évoluent et les conditions météorologiques extrêmes vont demeurer un risque majeur pour notre industrie en fait de dommages matériels découlant de risques climatiques, y compris l’augmentation de la fréquence des incendies forestiers et des inondations.

Quels sont les risques émergents à surveiller en 2024?                                       

L'adoption de nouvelles technologies par les fabricants – que ce soit dans leurs processus, leurs machines et équipements ou leurs produits finis –peut entraîner de nouveaux risques dont les entreprises n'ont peut-être pas conscience.

L’exemple qui vient à l’esprit est celui des piles lithium-ion, qui présentent un risque d’incendie lorsqu’elles ne sont pas manipulées, stockées ou utilisées correctement. Ces piles sont utilisées de plus en plus couramment pour alimenter les machines et équipements de production, ainsi que les appareils électroniques vendus dans le monde entier. Une nouvelle tendance se dessine : les installations utilisent leurs propres systèmes de stockage d'énergie par piles pour s’alimenter en énergie en cas de panne et économiser sur les coûts d'électricité.

Au-delà des risques relatifs aux biens, les fabricants doivent tenir compte des risques liés à la responsabilité du fait des produits. Comme les produits finis relèvent de plus en plus de la haute technologie et qu’ils sont de plus en plus vendus dans le monde entier, ils peuvent entraîner de nouveaux risques dont les fabricants n’ont peut-être pas conscience. Par exemple, un produit défectueux ou un défaut de conception peut entraîner des dommages corporels.

Toute nouvelle technologie suppose des risques que les fabricants doivent bien comprendre. En même temps, les souscripteurs devront être au fait des nouvelles technologies mises en œuvre par leurs clients, en comprendre et en mesurer les risques, de même que collaborer avec leurs collègues de la gestion des risques pour proposer des solutions d’assurance exhaustives.                            

Comment les organisations peuvent-elles atténuer ces risques?

Tant pour les entreprises que pour les assureurs, il est important de garder à l’esprit que le changement est un facteur constant. En ce qui concerne les risques comme les incendies de forêt et les inondations, les organisations doivent réviser leurs polices d’assurance actuelles et s’assurer qu’elles sont couvertes. Sur le plan technologique, il sera essentiel de suivre les lignes directrices, les codes et les pratiques exemplaires en vigueur à l’égard des technologies spécifiques.

Du point de vue du secteur de l'assurance, il serait avantageux d'intégrer les données canadiennes sur les pertes liées à tous les types d'événements liés au changement climatique, y compris les incendies de forêt, afin de nous aider à comprendre, à mesurer et à nous protéger contre l'évolution des risques météorologiques à l'avenir. De même, les souscripteurs étant de plus en plus conscients des nouveaux risques liés aux progrès technologiques, il sera important de se tenir à jour, de livrer des réponses éclairées et de continuer à proposer aux clients des solutions et des services concurrentiels.