Gardons le contact
Abonnez-vous pour recevoir des nouvelles, des opinions et des conseils sur la protection de votre entreprise.
S’ABONNERTravailler dans l’industrie de la construction n’a jamais été facile. Au fil des décennies, les entrepreneurs ont traversé des périodes de ralentissement économique, des difficultés de main-d’œuvre, des problèmes de sécurité, des perturbations technologiques et même des impondérables, comme le climat.
Dans le contexte actuel, on recense de bonnes et de mauvaises nouvelles pour les entrepreneurs et leurs clients. Après la pandémie, les dépenses de construction ont rebondi, et le Canada s’est doté d’un plan d’infrastructures de 12 ans de 180 milliards de dollars1.
Selon les derniers chiffres de Statistique Canada, les investissements dans le secteur de la construction non résidentielle ont augmenté de 2,4 % à 5,3 G$ en juin 2022. Les investissements dans le secteur commercial ont augmenté de 27 % pour atteindre 3 G$ et l’Ontario enregistre la majeure proportion de cette croissance (4,1 %). Au cours du 2e trimestre de 2022, la valeur totale des investissements dans le secteur de la construction de bâtiments a augmenté de 3,3 % pour atteindre 62,3 G$, ce qui représente la 3e hausse trimestrielle consécutive2.
Bien que les dépenses varient d’une province à l’autre, de façon générale, elles demeurent à la hausse. Cependant, de nombreux entrepreneurs continuent de faire face à d’importantes hausses du coût des matériaux. En fait, les coûts de construction non résidentielle ont augmenté de 12,5 % sur un an au cours du 1er trimestre de 2022, selon Statistique Canada. Ces augmentations étaient particulièrement marquées à Toronto (+15,6 %), Ottawa (+13 %) et Edmonton (+12,6 %)3.
Mais que cachent ces hausses de coûts? Comme chaque entreprise le sait bien, les chaînes d’approvisionnement et de production mondiales doivent encore se remettre des perturbations causées par la pandémie. Mais il y a bien d’autres raisons qui expliquent cette hausse du coût des matériaux.
Les entrepreneurs interrogés par Statistique Canada attribuent une partie de la croissance des coûts de construction aux pénuries de main-d’œuvre spécialisée et aux salaires élevés. Malgré une diminution du nombre de postes inoccupés dans le secteur d’avril à juillet 2022, ce nombre demeure tout de même élevé. Cela maintient une pression importante à l’égard des salaires dans l’industrie. Les renégociations des contrats avec les travailleurs ont aussi contribué à la hausse des coûts de main-d’œuvre au cours du 3e trimestre. De plus, l’augmentation des coûts des matériaux et la rareté de certains équipements et produits, en particulier le béton, l’acier, le verre et la tuyauterie, ont aussi contribué à la majoration des coûts. Les entrepreneurs indiquent aussi que les prix du carburant continuent à ajouter une pression à la hausse sur les coûts de construction4.
Ces situations complexes ne sont pas près de se régler. Les entrepreneurs doivent donc prendre des mesures pour limiter les effets de la hausse des coûts.
Une des stratégies que peuvent employer les entrepreneurs consiste à prévoir plus de souplesse dans leurs soumissions pour tenir compte de la fluctuation des coûts et une marge bénéficiaire plus élevée. Pour accroître la souplesse dans leurs soumissions, il s’agit essentiellement de prévoir un budget pour les imprévus ou un coussin qui les aidera à protéger le projet contre les impondérables.
Lorsque c’est possible, les entrepreneurs devraient insister sur une clause de révision de prix, qui permet, dans le cadre d’un contrat, de modifier les tarifs, salaires et autres paiements déjà approuvés pour tenir compte de la fluctuation des coûts des matières premières ou de la main-d’œuvre.
Cela est cependant plus facile à dire qu’à faire. Il se peut que certains entrepreneurs ne réussissent pas à faire intégrer de clauses de révision de prix à la hausse à leurs contrats, surtout dans le cas des projets à plus long terme dans le secteur public. Les clients peuvent y opposer une résistance parce qu’ils préfèrent obtenir un prix ferme à l’étape de la soumission.
Une autre stratégie, surtout pour les grandes entreprises qui ont accès à des fonds, consiste à acheter du matériel en vrac dès le début du projet pour bénéficier de plus de certitude au niveau des coûts. Les plus petites entreprises, de leur côté, peuvent miser sur les liens solides qu’ils ont bâtis avec leurs fournisseurs et sous-traitants et travailler avec eux pour assurer une certitude à l’égard des coûts.
À plus long terme, les entrepreneurs devront trouver des façons d’attirer et de conserver des employés au-delà des hausses salariales, d’autant qu’une grande partie des travailleurs prendront leur retraite au cours des 10 prochaines années. Le gouvernement, l’industrie et les organisations ont mis en place diverses initiatives visant à attirer plus de femmes et de jeunes dans les métiers spécialisés, de même que des immigrants, afin d’enrichir le bassin de main-d’œuvre5,6.
Il est également essentiel de disposer des bonnes garanties d’assurance. Cela aidera les entrepreneurs à projeter leurs activités et à garder leurs projets sur la bonne voie.
Malgré les multiples difficultés, il est important de demeurer optimiste. Les entrepreneurs sont reconnus pour être résilients et capables de s’adapter et comme ils l’ont fait en surmontant les obstacles dans le passé, ils sauront se montrer à la hauteur.
Sources
1 Infrastructure Canada, Investir dans le Canada : Plan d’infrastructure de plus de 180 milliards de dollars sur 12 ans
2 Statistique Canada, Investissement en construction de bâtiments, juin 2022, 8 août 2022
3,4 Statistique Canada, Indices des prix de la construction de bâtiments, troisième trimestre de 2022, 1er novembre 2022
5 Canadian Real Estate Wealth, We must lay the groundwork to get more youth into construction industry, 20 janvier 2022
6 Jobsite, Canada making strides attracting women to construction, but more work is needed, 2 mars, 2021
Abonnez-vous pour recevoir des nouvelles, des opinions et des conseils sur la protection de votre entreprise.
S’ABONNER